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Une percée dans l’abîme

La recherche de Boris Gibé s’articule autour de la perception du monde mis le plus souvent en abîme dans des huis clos absurdes qui questionnent le conditionnement humain. À travers des sujets existentialistes, il créé des univers cinématographiques, des espaces mentaux et des mondes parallèles qui trouvent leurs formes d’évocations dans une plastique où objets, matières et éléments deviennent les partenaires de jeu. Son langage chorégraphique y pousse le corps à ses limites physiques dans une poésie du mouvement à l’état brut. Inspiré de techniques acrobatiques et aériennes issues du cirque, la dramaturgie du spectacle se construit dans une transdisciplinarité et en même temps se nourrit de tous les médiums qui la composent jusqu’à son écriture finale.

Toujours à la recherche d’un langage original où la question du mouvement vient interroger celle de l’espace, ses créations jouent de l’expérience immersive et sensorielle du spectateur pour mieux le troubler. L’architecture et le paysage y sont toujours des médiums déterminants qu’il reconsidère tantôt comme un agrès, tantôt comme un partenaire proposant à la fois une conjugaison et une altérité entre l’arpenteur et l’espace construit. Son approche finalement très circassienne passe par la relation du corps en dialogue intime avec l’objet, la matière ou les éléments. Si ses scénographies questionnent souvent un rapport perceptif particulier qui influence l’expérience sensitive proposée, elles mettent aussi en jeu l’influence que porte le contexte sur les situations, sur les relations et sur la construction de nos identités. 

Que ce soit par la particularité scénographique du chapiteau comme dans Le Phare, Le Silo, Il Kiosko, Le Grand Panopticum, que ce soit sur scène dans Les Fuyantes où sa scénographie La Monade suspendue par 80 poulies vient déformer nos perceptions, dans l’appartement témoin High-tech de Bull, dans les cartes blanches de Parcours Insolites, ou dans les décors abandonnés des 10 films de Mouvinsitu, ou dans l’Arènatomie qui accueillera sa prochaine création, il s’agit d’une expérience à part entière qui consiste à rentrer à la fois dans l’espace et l’univers que créé Boris Gibé, associés à l’écriture de ses spectacles. Après la sortie de L’Absolu et d’Anatomie du désir, dernières créations et pièces majeures de notre répertoire, Les Inachevées se prépare pour 2026. Parallèlement, de nouvelles créations sont en gestation :  De la nature des choses (créée pour l’espace public), Dans l’oeil du cyclone (inspirée de l’essai de Beckett Le Dépeupleur et joué sous Le Silo dans une nouvelle configuration) …

 

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