Les Fuyantes dessine une architecture insensée sans dessus ni dessous : la « monade ». Un huis clos fractal incluant l’extérieur dans ses plis, comme autant de multiplicités de pièces voisines que d’altérations d’une même situation, qui peuvent se retourner pour trouver un tout cohérent. Quand des chants tyroliens scandent les sorties de la monade, des perturbations surviennent. Les corps devancés par leurs propres ombres, tentent malgré tout de s’adapter aux dérèglements de ce système devenu autonome. 5 danseurs – acrobates, artisans de ce monde géométrique en construction, pris par la peur du vide initial et la peur de sortir, s’en saisissent en tentant de ne pas perdre leur point de fuite. Et si tout le monde tient un rôle, qu’ils soient tour à tour acteur, victime, coupable ou bourreau, l’humanité qui s’en échappe n’en demeure que plus étrangère, fragile et touchante. Le tangible touche au virtuel. La perte de repères touche au paradoxe.